Mes chaînes étaient lourdes. Insupportables à trainer. Et cela l'était de plus en plus chaque jours alors que je me voyais maigrir encore et encore à tel point qu'il était aisé de deviner ma carcasse sous la peau. J'étais affaiblis et abattu en plus d'être terriblement blessé par les coups de fouet que j'avais pu recevoir de la part des pirates. Et c'est lâchement que j'avais fuis la mine en abandonnant derrière moi des tonnes et des tonnes d'enfants vivant cet Enfer que j'avais vécu autrefois. Je savais que je devrais revenir, quoiqu'il arrive pour aller les sauver : je leur avais promis. Il fallait seulement que je reprenne des forces pour pouvoir combattre l'ennemi. Et pour cela, je devais retrouver Peter ou je ne sais qui, qui pourrait m'aider, me donner de l'eau et de la nourriture, ainsi que des armes si cela pouvait être possible. Mais je n'avais pas beaucoup d'espoir de trouver quelqu'un avant de chuter dans l'inconscience à cause de la fatigue, à moins que cela ne soit une troupe de pirate alors que le navire du Capitaine ne se trouvait pas bien loin d'ici... Je traîne mon faible être lorsque j'aperçois une ombre au loin. Je m'arrête. Le zenith frappe et me brouille la vue alors que j'avais pris l'habitude de vivre dans le noir. Je ne sais alors qui se trouve au loin... Peut être que tout mes espoirs finiront par tomber. C'est sans doute un pirate qui m'attend... Ou peut être pas. Je tombe à genoux, entraîné par mes liens si lourd et je hurle à l'attention de la personne... « - A L'AIDE ! ».

Je n'ai plus le courage d'avancer, heureusement, la personne m'entendit et s'approcha de moi. A sa douce voix, je compris qu'elle était attentionnée, que c'était une femme et sans doute pas un pirate qui me désirait du mal... Elle me dit alors de ne plus bouger. Je m'exécute, je n'ai pas envie de toute manière de bouger, je n'en ai plus la force. Yeux fermés, je sens alors qu'elle place quelque chose au niveau de ma bouche que j'ouvre tandis qu'elle me relève quelque peu. « - Bois doucement... Doucement... Ensuite tu me raconteras ce qu'il t'es arrivé. ». Je tente de me contenir, mais c'est plus fort que moi. Ça fait peut être une journée que je n'avais rien bu et à présent, je n'arrivais pas à me contenir alors que l'on m'en offrait gracieusement. Que cela faisait du bien d'avoir un peu de rafraîchissement alors que le soleil tapait et qu'il faisait encore plus chaud dans les mines où j'avais été exploité ! Je la remerciais alors entre deux goulées et continuais de boire maladroitement avant de sentir sa main sur mes cheveux. Je tentais d'ouvrir les yeux sans être surpris par la lumière pour essayer d'apercevoir son visage, mais il fallait dire que mes prunelles bleutés ne s'étaient toujours pas habitués à la lueur forte de cette boule de feu dans le ciel. Je l'entends à nouveau... « - Alors, dis moi tout, qui a oser te faire ça? Dis moi ce que je peux faire pour t'aider... On va te trouver un endroit où tu pourras te reposer à l'abri des regards, d'accord? ». Je m'apprêtais à lui répondre jusqu'à ce que je sente quelque chose se saupoudrer sur mon corps... Du sable ? J'ai la sensation d'être plus léger ! En tout cas, elle arrive à m'emporter un peu plus loin où le soleil semble se montrer. Couché sur le sol j'ouvre enfin mes yeux en entier et la regarde en affichant un doux sourire afin de la remercier de me sauver. « - Je t'écoute, et je verrais ensuite ce que je peux faire pour t'aider, en plus des soins que je vais t'apporter... Les fées infirmières m'ont appris quelques trucs... ». Je prends enfin la parole, sachant à présent à qui j'avais pus ou moins affaire... « - Ce.. C'est Barbe Noire et le reste de son équipage qui m'ont obligé de travailler dans les mines mais... Je me suis enfuis pendant qu'ils avaient le dos tourné... ». Et maintenant, je ne savais plus quoi faire... Je ne pouvais pas me permettre de revenir à Londres alors que j'avais d'autres enfants à sauver... Et qui sait si Barbe Noire ne finirait pas par venir me récupérer dans la capitale s'il apprenait ma fuite ? Je n'en savais rien... « - Au fait, je m'appelle Elerielle, et toi? ». Je lui souriais à nouveau et lui répondis sans plus attendre... « - Je m'appelle Milo ! Alors comme ça... Tu es une fée ? ».